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Une parenthèse grecque

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Nous sommes partis en juillet, et... je publie cet article le 14 novembre. Time flies, et j'ai vraiment voulu prendre le temps d'écrire l'article que je voulais, quand je le voulais. J'espère qu'il vous fera voyager !

J'ai eu la chance de faire de 2021 l'année de ma première visite en Grèce. Le plan initial était de profiter de cette aventure pour faire découvrir la beauté du Québec à ma petite amie, mais le COVID en a décidé autrement. La seule manière de se voir était que je rentre en France quelques semaines, et nous en avons profité pour nous envoler, direction Athènes !

Nous avons tout réservé en une soirée, 4 jours avant notre départ. Ce qui est génial quand on réserve à la dernière minute c'est qu'on s'y voit déjà !

Nous décollons le vendredi 30 juillet, après 3h de retard (c'est le début des vacances !). Le vol est rapide, et nous quittons l'aéroport après un bon temps d'attente (protocole COVID oblige).

Un chauffeur de taxi adorable nous amène à notre Airbnb, au sud de l'Acropole. Il était tard et tous les restaurants étaient fermés, alors notre première soirée s'est achevée sur une marmite de pâtes devant Parks & Recreations. Comme à Paris !

Une bonne nuit de sommeil derrière nous, nous nous lançons à l'aventure. Cette journée commence sous les cigales d'un parc jouxtant le temple d'Apollon.

Seuls au monde.

Nous découvrons les rues athéniennes pour la première fois alors que nous nous dirigeons vers le Parthénon. Il fait bien 43°, et je fuis le soleil. La chaleur est telle que son accès est fermé pour une partie de l'après-midi. Nous nous rabattons sur le musée de l'acropole, et quelle découverte ! Un ovni contemporain au milieu de cette cité historique. Il y a des lignes directrices partout, c'est un vrai plaisir à visiter et à photographier. La vue depuis le rooftop du musée est incomparable : au dessus de la ville, avec vue sur l'acropole et sur une bonne partie d'Athènes.

À travers les époques.

On y aperçoit une colline, la colline de Filopappou, qui donne directement sur le Parthénon, les oliviers en plus, le monde en moins. C'est parti pour l'ascension ! Nous sommes au milieu de l'après-midi et la température doit encore avoisiner les 45°C. Mais notre effort est vite récompensée : un panorama 360° s'offre à nous. Quoi de mieux pour prendre conscience de la grandeur de la métropole athénienne !

Caché entre deux oliviers...

La soirée se finit successivement dans un restaurant libanais succulent du centre historique d'Athènes, Feyrouz, puis dans un des bars branchés, six d.o.g.s. Athènes a bien des facettes.

Le roadtrip commence le lendemain. Après un petit passage par l’aéroport pour récupérer la voiture, nous nous lançons à la conquête du Péloponnèse ! Premier arrêt : le canal de Corinthes ! Après avoir failli casser la voiture sur une piste de sable (la Peugeot 108 n’est pas vraiment tout terrain…), nous voyons le canal s’ouvrir devant nous.

À deux pas du Péloponnèse !

La presqu’île n’est plus qu’à quelques mètres ! Le premier arrêt prévu est Napflio, la « ville des amoureux ». Non conscients de cette appellation, nous l’avions choisi pour sa proximité relative avec Athènes et ses plages. Romantiques malgré nous !

Nauplie est construite au pied d’une forteresse, un ancien bastion ottoman.

La forteresse veille sur la ville.

Cette petite ville fleurie est pleine de charme, mais c’est sa plage rocheuse au pied de la forteresse qui nous a conquis. On a pu profiter du coucher de soleil les pieds dans l'eau (au grand plaisir d'un crabe qui m'a attrapé le pied !).

La chaleur entre 11h et 15h était vraiment écrasante, donc nous essayions de faire nos activités physiques avant et après ce pic de température. C'est donc à 9h pétante, le ventre bien rempli que nous commençons l'ascension vers la forteresse. 900 marches et 3L d'eau plus tard, nous découvrons Nauplie et sa baie vue du ciel.

La baie de Nauplie, prisée des baigneurs !

C'est sûrement à ce moment là que nous prenons conscience d'où nous sommes et de la beauté de tout ce qui nous entoure. Ma petite amie joue la photographe et prend de superbes images avec son Polaroid. On ne reste pas si longtemps à la forteresse, le soleil monte vite et ma peau d'albinos commence à fondre.

Une fenêtre sur la ville.

Nous profitons une dernière fois de la baie pour se baigner avant de repartir, direction Plitra ! On passe par un magasin de touristes pour acheter des masques et des tubas bon marché : avec un peu de chance ils seront étanches et nous permettrons de profiter le temps du voyage ! On avait laissé les nôtres à Paris...

Les distances sont trompeuses dans le Péloponnèse, où 50km peuvent vite se transformer en 1h d’épingles dignes de montagnes russes. Les quelques 200km qui nous séparaient de Plitra nous ont pris près de 3h. On saute sur le premier restaurant près de la plage pour se prendre une bonne feta, un pain pita et des glaces avant de sauter dans l'eau !

Plitra est une petite station balnéaire familiale. Nous en avons profité pour essayer nos masques de plongée et observer les récifs. C'était sans compter sur le manque d'étanchéité des masques achetés quelques heures plus tôt : je devais l'enlever, le nettoyer et le régler toutes les deux minutes avant de boire la tasse à nouveau ! La prochaine fois on viendra plus préparés.

Il y a beaucoup de choses à voir sur la deuxième pointe sud du Péloponnèse. Nous profitons des deux jours dans le coin pour faire de nombreuses visites !

La première journée, nous avons alterné entre grotte et mer. 1h30, plusieurs routes inconnues du GPS et des dizaines de ravins nous amenèrent à Kastania Cave, sous le cagnard désormais familier. J'ai sincèrement cru dans certaines épingles que notre petite Peugeot 108 allait nous lâcher. En bas de seconde voire en première, mais elle l'a fait ! Les routes étaient aussi terrifiantes que magnifiques, et nous offraient une vue plongeante sur la vallée, la mer, et l'île d'Elafonisos où nous allions passer l'après-midi.

Le COVID avait réduit la cadence et la taille des groupes de visite, donc nous avons attendu une bonne heure avant de pouvoir faire la visite guidée. Le temps de prendre le soleil ! Je n'ai malheureusement pas pu prendre d'images de la grotte, mais l'expérience valait le détour. Il y avait des stalactites (vers le bas) et des stalagmites (vers le haut) gigantesques, certaines vieilles de 3 millions d'années ! Il s'agit d'ailleurs d'une des grottes où les concrétions se développent le plus rapidement (jusqu'à 10mm par an, rien que ça !) grâce à un taux d'humidité très élevé, proche de 100%. Nous étions les seuls touristes, mais notre adorable guide a pris le temps de tout réexpliquer en anglais.

Prochain stop, Elafonisos !

Terre en vue !

Connue pour ses plages de sable blanc, c'est une belle représentation de l'image qu'ont les gens de la Grèce "touristique". Après avoir manqué de mourir vingt fois en redescendant de la grotte (la prochaine fois, on prendra des cartes chez monsieur Michelin, il connait mieux la route que Google Maps !), nous arrivons à Pounta, prêts à prendre le ferry pour l'ile.

Un ferry vers le nouveau monde.

La traversée se fait en quelques minutes, juste le temps de prendre conscience de notre erreur : fatigué d'avoir conduit une partie de la journée, je me suis dit que l'ile serait petite et qu'on pourrait tout faire à pied. Grave erreur ! La plage de Simos, la "Plus belle plage de Grèce" est à 4.5km. À pied, en plein soleil, sous 45°. Oups. Pris d'un élan de courage et nous disant qu'on avait moins de chance de se faire découper qu'à Paris, on se lance dans une mission autostop. Et figurez vous que des gens ont eu pitié de nous ! La deuxième voiture s'arrête, et ce sont deux amis hongrois qui nous font font monter en nous expliquant qu'on était fous de faire ce trajet par cette chaleur. Les mots sont forts...

L'heure de marche se transforme en 7 minutes de voiture avec clim, à se raconter nos voyages, et c'est plus motivés que jamais que nous nous ruons vers la plage, 234L d'eau/sodas dans le sac à dos, des serviettes une seule envie : se jeter dans l'eau.

Plage ou carte postale ? Les deux !

Fun fact: ils ont des super transats sur la page, design, ombragés, pour la modique somme de 40€. Sans façon, nos serviettes feront l'affaire ! La plage est belle, mais c'est assez peuplé et il n'y a pas grand chose à faire en dehors de bronzette et baignade. On y reste quelques heures, le temps de se battre avec nos masques qui fuient et de profiter de l'eau.

L'heure du retour arrive, et le même souci de trajet se pose. Ça a fonctionné une fois, ça fonctionna deux fois ! Un couple d'athéniens en vacances s'arrête et nous dépose au port, où nous mangeons en profitant du coucher du soleil.

Coucher de soleil sur le port.

J'ai pris une de mes photos préférées du voyage sur le ferry du retour. La mer était limpide, et le fond marin semblait criblé de météorites. Je vais être honnête, j'adore sa composition et la profondeur de ses couleurs. Comment transformer un moment simple en un souvenir qui restera à vie !

Un fond lunaire.

Le retour à l'hôtel, de nuit dans les montagnes grecques était intense, mais nous arrivons en un seul morceau !

Suite du roadtrip, direction Monemvasia ! Ville fortifiée fondée par les romains, elle est située sur un énorme rocher, lui-même situé sur une presqu'île !

En nous garant au pied de ce dernier, nous sous-estimons comme d'habitude le trajet restant, mais la gentillesse d'un touriste français qui allait chercher ses enfants nous amena à bon port. La ville est vraiment charmante, composée de nombreuses petites rues remplies de commerces et de restaurants.

Balade dans les rues de Monemvasia

Encaissée dans la montagne, elle surplombe la mer. La montée vers la forteresse au dessus de la ville a été compliquée à cause la chaleur, et nous n'étions pas nombreux à la tenter à cette heure de la journée. Nous avons fait l'ascension jusqu'à la mosquée, qui offrait une vue sur le lagon en contrebas.

Une côte sauvage qui appelle à la découverte.

Nous avons eu la chance de voir une tortue depuis les hauteurs ! Elle semblait paisible à nager loin des baigneurs, le long d'une côte sauvage. J'en ai profité pour faire voler le drone, qui n'a pas aimé la combinaison chaleur + signal GPS faible. J'ai failli le perdre en lui faisant longer la falaise.

Une photo à 46° !

En redescendant de la ville fortifiée, nous profitons de la proximité de l'eau pour nager quelques heures. C'est tellement plaisant de pouvoir se baigner n'importe où, au détour d'une promenade, loin des endroits touristiques.

À quelques dizaines de kilomètres de la presqu'île se trouve Limin Ieraka, un petit fjord entre terre et mer. Il sonne comme une planète dans Star Wars et vous en met plein la vue.

Lac intimiste, loin des touristes.

J'en ai profité pour faire voler le drone à nouveau ! Compte tenu des règles assez strictes relatives au vol de drone en Grèce, je ne m'en suis servi que durant cette journée. C'est d'ailleurs parfois compliqué de réussir à profiter tout en prenant des photos et en volant en même temps. J'ai préféré me concentrer sur la photo, mais j'ai quand même quelques plans à vous montrer !

Direction Kalamata ! Nous avons été spectateurs des incendies qui faisaient rage à quelques 20km de la ville. Un pan de montagne entier flambait, et il faisait nuit à 17h. Terrifiant.

Le lendemain a été compliqué : il a fait 48° à l'ombre au pic de la journée. Nous avions prévu d'aller nous baigner dans des chutes à une heure d'ici après le déjeuner, mais il faisait déjà bien trop chaud. Nous avons passé l'après-midi sur le front de mer, à manger des glaces en terrasse quand la chaleur était intenable, puis à profiter de la baisse de température pour aller à la plage : cocktails et nage ! Il y a beaucoup de très bons restaurants à Kalamata, je vous conseille grandement d'y faire un détour. C'est un très bon pied à terre pour profiter de tout ce qu'il y a à voir dans cette partie du Péloponnèse.

Suivants les conseils d'un couple greco-québécois, nous allons aux chutes de Polylimnio au petit matin, avant le monde et la chaleur.

Aux pieds d'une chute qui se mérite !

C'est un spot touristique très apprécié des grecs, et nous étions en pleines vacances scolaires. Au bout d'une piste sinueuse (Toujours avec notre fidèle Peugeot 108 !) nous apercevons l'entrée de la forêt qui mène aux cascades. Honnêtement, sans réseau ni panneaux, nous étions condamnés à rester aux premières petites cascades. Nous suivons des gens qui semblent savoir où aller, et effectivement ils le savaient !

Nous arrivons à des premières grandes chutes qui accueillaient déjà pas mal de monde. Quelques aventuriers descendaient un flanc de montagne, où des tiges de métal servaient de marches. Nous avions trouvé notre prochain objectif ! Quelques centaines de mètres de tiges de métal, d'échelles et de ponts naturels le long des cascades plus tard, nous arrivions à la source du réseau de chutes.

Un paysage entre forêt et lacs.

Nous avons pu nous baigner sous une cascade surplombant celles qui étaient très touristiques. Je ne sais pas à combien était l'eau, mais elle n'était définitivement pas chaude ! C'était une expérience vraiment fun, sauvage, sportive selon où l'on voulait aller. Un magnifique moment.

Mon aventurière préférée ❤️

Prochaine étape : Methoni !... Ok on la refait. Prochaine étape : trouver une station service car on est sur le point de finir en cale sèche sur la route de Methoni ! On finit dans une petite station-service où le pompiste ne parlait pas anglais et me mettait le doute sur le type d'essence. On se comprend en couleurs, et la voiture repart !

Une fenêtre sur la mer.

Methoni a été un des points de passage importants de la route vers l'Orient, et a très souvent changé de mains, appartenant successivement aux vénitiens, aux ottomans puis aux turcs. Son fort au milieu de la mer est réputé imprenable et offre une perspective très impressionnante sur le reste de la forteresse, comme un mirage au milieu des vagues, traversant le temps et les époques, impassible.

Un fort pris entre calme et tempête.

Après une dernière soirée plage à Kalamata, c'est l'heure du retour à Athènes ! Les incendies nous forcèrent à arpenter les petites routes de campagne, les autoroutes étant fermées. Nous faisons un petit détour par Mycènes, une des plus grandes cités de l'âge du bronze, mais la fatigue nous fait reprendre la route.

Au programme de cette dernière soirée en Grèce, un rooftop et des cocktails pour profiter du coucher du soleil sur le Parthénon.

Un dernier coucher de soleil sur Athènes.

Nous sommes ensuite allés dans un petit restaurant de feuilletés dans un coin romantique et branché d'Athènes, j'ai nommé Bougatsadiko Psirri ! Allez-y absolument si vous passez à Athènes, c'est ouvert 24h/24 et la petite place, qui est souvent habitée de chanteurs a vraiment son charme.

Nous n'en avions pas encore eu l'occasion à cause du monde, donc nous profitons de notre dernière matinée pour aller visiter le Parthénon !

Le Parthénon sous son plus beau profil !

Il y a beaucoup de touristes, mais d'être au berceau de la démocratie, ça fait quand même quelque chose.

C'est des souvenirs plein les yeux que nous repartons vers Paris. C'était une première pour tous les deux, mais nous prévoyons déjà d'y revenir. Il y a tant à voir dans le Péloponnèse, et tellement d'autres îles en Grèce...

J'espère vous avoir fait voyager !