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Welcome, Montréal!

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Montréal, here we come!

Il nous aura fallu un mois et deux jours pour écrire cet article. La route aura été longue et tumultueuse, COVID oblige. Thomas et moi sommes arrivés à Montréal le 26 mai, et nous sommes toujours dans l'attente de l'arrivée de Romain, un de nos compagnons d'aventure, la faute à des délais d'obtention de visa allongés par la pandémie. Morgane est en route vers l'appartement à l'heure où j'écris ces lignes.

3 jours enfermés dans un hôtel miteux, 11 jours confinés à domicile... Le début du voyage ne faisait pas rêver. Et pourtant, ces quelques semaines passées à Montréal ont été pleines de surprises et de découvertes.

Un Thomas en liberté à Montréal.

Chaque séjour à l'étranger est une aventure, où l'on doit retrouver ses repères, se recréer une zone de confiance, oser découvrir. En signant pour ce stage, je me demandais si j'allais retrouver ce dépaysement au Québec, du fait de sa francophonie et de sa culture que je pensais proche de la culture française. J'avais si tort !

Cela fait maintenant trois semaines que nous arpentons les rues de Montréal, principalement en vélo (au grand dam de nos jambes meurtries d'un an de confinement !), et nous avons déjà vu tellement d'endroits magiques.

Notre trip de déconfinement, le 9 mai au détour d'un centre de vaccination, a été la découverte du Mont-Royal. Après une marche digne d'un semi-marathon de l'appartement au pied du parc et une ascension du Mont (ressenti 25 km avec 12 km de dénivelé, facile !), cette vue incroyable se dévoilait à nous.

Montréal vu du Mont-Royal.

On ne savait honnêtement pas à quoi la ville ressemblait, et ça a été une vraie claque. Montréal, c'est une organisation très "blocky" à l'américaine, avec des blocs entiers de verdure, qui s'étend à perte de vue. Du belvédère nord au belvédère est, la vue est époustouflante. On se sent si petits, à voler au-dessus de cette ville prise entre sa skyline et ses étendues urbaines infinies.

Notre deuxième trip a été une expédition vers le vieux port, devenu une zone culturelle importante de la ville. On pouvait y apercevoir l'Île Sainte-Hélène, qui se dévoilait à nous de l'autre côté du Saint-Laurent.

La météo le permettant, le système de location de vélo de la ville, Bixi, est devenu à la fois notre meilleur ami et ennemi. Montréal est une ville assez escarpée, qui sait nous offrir de belles descentes vers le centre-ville qui se transforment en côtes infernales vers l'appartement. Nous l'avons douloureusement appris lors du trajet vers l'Île-Saint-Hélène et la traversée du Pont Jacques-Cartier, une montée interminable suivi d'un faux plat tout aussi long. Rien que pour cette image, ça en valait la peine.

La Biosphère, un ovni perdu dans les arbres.

Bixi Life, as always, on a joué les Schumacher le temps d'un tour à vélo au circuit de F1 Gilles Villeneuve. Un peu déçu de ne pas avoir pu y assister cette année, à cause de la politique de quarantaine canadienne (c'est une des seules étapes du Grand Prix qui a été annulée).

Même à l'autre bout du monde, la flemme prend parfois le pas sur la curiosité et l'envie de découverte. Nous étions partis pour un petit tour de vélo histoire de s'aérer, ce dimanche qui termina au Parc Olympique. Véritable ode au brutalisme en plein milieu de Montréal, nous y avons passé des heures, sous un soleil plombant, à chercher l'angle qui saurait sublimer ce géant de béton et de verre, le stade olympique.

Le Stade Olympique.

Cet angle spatial est sûrement celui qui me parle le plus. Car il pourrait être partout, et pourtant parait si "stellaire". Le Parc Olympique abrite en son sein le Planétarium Rio Tinto Alcan, qui allie le meilleur de deux mondes que tout sépare : des poufs et un aperçu de la petitesse de l'Homme au sein de cet univers infini. Je vous conseille chaudement le détour !

Un endroit de la ville nous emplissait d'interrogations. Lors de notre premier aperçu de Montréal, nos yeux s'étaient retrouvés comme capturés par une zone industrielle abandonnée à deux pas du centre-ville. Notre prochaine escapade était toute trouvée.

Aux abords du silo n°5.

Ces friches industrielles à l'abandon depuis les années 90 ont été le fantasme de nombres de promoteurs. Trente ans plus tard, ils n'ont pas bougé et sont la cible privilégiée des photographes.

Ce voyage au Canada était pour moi l'occasion de réaliser un rêve de longue date : investir dans un drone et m'investir dans cette activité. J'ai embarqué Thomas dans l'aventure, et nous volons depuis maintenant une semaine. C'est une sensation de liberté que je n'ai jamais senti avant. Se dire qu'il y a encore 10 ans, avoir un plan aérien impliquait la location d'un hélicoptère ou d'un avion, et qu'aujourd'hui pour quelques centaines d'euros et un téléphone on ait cette liberté créative... C'est un plaisir infini ! C'est typiquement le genre d'outil "easy to learn and hard to master". Traduit dans le texte, ça veut dire "ça décolle tout seul, tu le casses tout seul".

Notre premier vol s'est déroulé dans un parking proche de l'appartement, terrorisés à l'idée de dépasser 10 m d'altitude, pris entre excitation et peur de casser notre nouveau jouet une heure après son déballage. Ça se ressent probablement pas mal dans cette première vidéo !

Deux jours plus tard (la faute à cette fichue météo !), nous volions aux pieds de la Croix du Mont-Royal, à découvrir les yeux ébahis ce que Montréal vu des cieux nous réservait. C'était la première fois que nous volions aussi haut, à une centaine de mètres au-dessus du sol, et ça dégage des perspectives qu'on imaginerait même pas en se baladant.

Le 24 juin signait la date de la Saint-Jean et de la fête du Québec. Nous avons profité de ce jeudi férié pour retourner vadrouiller en drone, à la recherche de nouveaux spots époustouflants. Et en drone, dès qu'il y a un sujet et un peu de lumière, le résultat est forcément génial (si tant est qu'on sache piloter et filmer de beaux plans... On y travaille !). Nous sommes retournés au silo n°5, au sein de cette zone abandonnée près du Vieux-Port. La météo était parfaite, en omettant le fait qu'il y avait énormément de vent. Le drone supporte théoriquement des vents jusqu'à Force 5 sur l'échelle de Beaufort (38 km/h), et il y avait des rafales à 45 km/h. Quand un petit bout de plastique de 249 g se met à dévier de plusieurs mètres pour se stabiliser alors qu'il est à 60 m de haut, c'est terrifiant, mais ça n'empêche pas de voler !

C'était aussi la journée du premier restaurant depuis notre arrivée, au Bungalow. Situé juste en dessous de notre appartement, il nous faisait envie depuis des semaines, et c'était sincèrement un des meilleurs restaurants où j'ai eu l'occasion de manger.

Ce week-end prolongé a été l'occasion de quitter Montréal, même le temps d'une journée, pour commencer notre découverte du Québec. Notre premier plan était d'aller au Mont-Tremblant, une station de ski à 1 h 30 de Montréal connue pour ses nombreuses activités, été comme hiver. La météo en a décidé autrement, et une vague de pluie nous a forcé à revoir nos projets. Le parc national de la Mauricie, à 2 h de Montréal, semblait jouir d'une météo clémente.

Seuls au monde.

Pour ce premier road trip, c'est Thomas qui a enchainé les 400 km. Tout est si grand et si loin au Canada. Ce qui nous paraissait sur une carte être un tout petit bout d'une carte était en fait une expédition d'une journée rythmée de centaines de kilomètres d'autoroute en ligne droite, vide d'intérêt. Le rapport aux distances n'est vraiment pas le même qu'en France.

Mais encore une fois, ça valait tellement le coup. On aurait cependant pu venir plus préparés, et pas débarquer comme des fleurs à l'entrée du parc, sans savoir s'il y aurait quoique ce soit à manger, s'il fallait se protéger contre les insectes, ou même si on aurait assez d'essence pour en ressortir... Il se trouve que de bout en bout, la route qui traverse le parc fait 63 km. Encore une fois, les cartes sont trompeuses, car quand on a planifié ce petit trip, nous n'aurions jamais imaginé que le parc serait aussi grand, et que rien qu'une promenade autour d'un des lacs nous prendrait la journée. Nous avons passé la majeure partie de la journée au Lac Saint-Édouard. C'était le premier endroit du parc où il y avait une supérette, qui saurait potentiellement nous offrir ce que deux gourdes d'eau et un bout de brioche n'offraient pas.

Deux touristes qui partent en randonnée.

En bons parisiens, on ne s'attendait absolument pas à arriver dans une supérette plongée dans l'obscurité, avec des néons pour seul éclairage, dont émanaient d'ailleurs les seuls bruits de la pièce. On ne s'attendait pas non plus à ce que les cafés soient indisponibles car "l'eau n'était pas potable aujourd'hui". On était sûrement les touristes les moins préparés du monde. Des touristes, quoi. Heureusement que cette supérette était là pour nous offrir deux sandwichs triangles, une boite de Pringles et surtout du insect repellent (qui nous a sûrement sauvé notre journée, vu le nombre de bébêtes qui volaient partout autour de nous !). Thomas est tombé au combat avec une piqûre sur le crâne que le coiffeur s'est fait un plaisir de "poke poke" le lendemain, et je suis sorti indemne de l'expédition. Quelle vie !

En dehors de toutes ces histoires stupides, la Mauricie est un endroit magnifique, dont nous n'avons vraiment qu'effleuré la surface. La météo a été relativement clémente et nous a permis de nous évader, le temps de quelques heures, et de prendre un grand bain d'une nature pure comme j'en avais rarement vu.

Bons baisers de Mauricie !

Ce week-end a été beaucoup moins agréable niveau météo. L'occasion de prendre le temps d'écrire cet article et de travailler, car ça nous arrive aussi !

À très vite !